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Piergeron leva les yeux de son assiette. Assise en face de lui, son épouse Lavila, et à sa droite, son frère Paneki, faisaient une moue qui confirma les impressions du féca. Plus loin, Laelith, comme d'habitude, faisait la pitre avec Cyanne, tandis que Codeine et Nag' complotaient à voix basse. Ces deux là étaient sans doute encore en train d'élaborer une potion qui rend les gens orange, ou les cheveux verts… Ils n'avaient pas encore touché à leur assiette, les bienheureux. Décidément, NoRobin ne saurait jamais faire la soupe. Heureusement, ses madeleines salées, qu'il avait servies à l'apéritif, étaient franchement bonnes ! "On n'y vient que pour ses madeleines !" comme disait Lavila. Mais les madeleines étaient déjà loin, dévorées par les convives, et le liquide épais et verdâtre que NoRo avait servi en guise de soupe était loin d'être l'enchantement qu'il avait laissé présager en annonçant, sur un ton enthousiaste, quelques minutes plus tôt : "Qui veut d'ma bonne soupe ? Vous m'en direz des nouvelles ! J'aurais pu gagner des millions de kamas en vendant cette recette, que je tiens de ma mère, mais j'ai préféré la garder pour vous la faire goûter, en de grandes occasions, comme aujourd'hui au banquet de la guilde !"
Dans un soupir, le feca tendit la main pour attraper le sel et le poivre, se disant qu'avec une bonne surdose de condiments, il arriverait peut-être à avaler cette mixture. Sans même s'en rendre compte, le regard du féca détailla un par un les autres membres de la guilde assis à table. Bhaine, le iop, qui ne quittait jamais son épée, même à table (ne rigolez pas, essayez de couper votre viande avec une épée toche, pour voir …). Sayyadina, la petite zobalette qui réussissait le prodige de manger à travers la minuscule ouverture pratiquée dans son masque, vissé sur son visage. Et tous les autres... 37 membres. Un joli nombre, pour une guilde qui n'avait jamais voulu se mettre sur le devant de la scène, mais qui existait depuis de nombreuses années. Depuis le jour, exactement, où les dragodindes avaient été domptées pour la première fois par le peuple d'Hécate. En hommage à la créatrice de la guilde, les membres s'étaient lancés dans l'élevage et n'avaient jamais abandonné cette activité depuis lors.
Lavi lui fit un geste discret et Piergeron lui passa le sel et le poivre, sortant ainsi momentanément de sa rêverie pour s'y replonger aussitôt. En plein milieu de l'hiver, le banquet des Drago-chevaliers avait comme tous les ans le même thème : organigrammes de la guilde et des activités et sorties prévues pour l'année à venir. A table, la discussion en était au point du recrutement, et aux différentes stratégies à adopter pour attirer de nouveaux aventuriers dans la guilde. Souvent le féca en avait discuté avec son épouse, et tous deux regrettaient que la guilde ne compte pas plus de membres, même si ceux déjà présents étaient des compagnons d'aventure très sympathiques, et des plus fiables. Avec eux, le féca et l'enie avaient déjà battu plusieurs fois pratiquement tous les monstres du continent et des îles. Leur valeur était prouvée depuis longtemps. Mais tous les deux regrettaient un peu que chaque année la table du banquet ne compte pas plus de nouvelles personnes avec qui discuter, boire un bon coup, et raconter les bons moments vécus en donjon ou ailleurs au cours de l'année passée.
Le regard de Piergeron revint sur son épouse, qui lui sourit tendrement. Devant ce sourire, le féca se fit le serment qu'il irait dès le lendemain accrocher un parchemin dans chaque auberge d'Hécate pour présenter sa guilde aux aventuriers. L'année prochaine, de nouvelles têtes viendraient goûter à la soupe douteuse et aux sublimes madeleines de NoRobin, parole de féca !
Dans un soupir, le feca tendit la main pour attraper le sel et le poivre, se disant qu'avec une bonne surdose de condiments, il arriverait peut-être à avaler cette mixture. Sans même s'en rendre compte, le regard du féca détailla un par un les autres membres de la guilde assis à table. Bhaine, le iop, qui ne quittait jamais son épée, même à table (ne rigolez pas, essayez de couper votre viande avec une épée toche, pour voir …). Sayyadina, la petite zobalette qui réussissait le prodige de manger à travers la minuscule ouverture pratiquée dans son masque, vissé sur son visage. Et tous les autres... 37 membres. Un joli nombre, pour une guilde qui n'avait jamais voulu se mettre sur le devant de la scène, mais qui existait depuis de nombreuses années. Depuis le jour, exactement, où les dragodindes avaient été domptées pour la première fois par le peuple d'Hécate. En hommage à la créatrice de la guilde, les membres s'étaient lancés dans l'élevage et n'avaient jamais abandonné cette activité depuis lors.
Lavi lui fit un geste discret et Piergeron lui passa le sel et le poivre, sortant ainsi momentanément de sa rêverie pour s'y replonger aussitôt. En plein milieu de l'hiver, le banquet des Drago-chevaliers avait comme tous les ans le même thème : organigrammes de la guilde et des activités et sorties prévues pour l'année à venir. A table, la discussion en était au point du recrutement, et aux différentes stratégies à adopter pour attirer de nouveaux aventuriers dans la guilde. Souvent le féca en avait discuté avec son épouse, et tous deux regrettaient que la guilde ne compte pas plus de membres, même si ceux déjà présents étaient des compagnons d'aventure très sympathiques, et des plus fiables. Avec eux, le féca et l'enie avaient déjà battu plusieurs fois pratiquement tous les monstres du continent et des îles. Leur valeur était prouvée depuis longtemps. Mais tous les deux regrettaient un peu que chaque année la table du banquet ne compte pas plus de nouvelles personnes avec qui discuter, boire un bon coup, et raconter les bons moments vécus en donjon ou ailleurs au cours de l'année passée.
Le regard de Piergeron revint sur son épouse, qui lui sourit tendrement. Devant ce sourire, le féca se fit le serment qu'il irait dès le lendemain accrocher un parchemin dans chaque auberge d'Hécate pour présenter sa guilde aux aventuriers. L'année prochaine, de nouvelles têtes viendraient goûter à la soupe douteuse et aux sublimes madeleines de NoRobin, parole de féca !
